Le 1er avril 2025, le Réseau H2 Suisse romande s’est réuni pour une session de travail décisive. Loin des effets d’annonce, cette rencontre a posé les fondations techniques indispensables à la montée en puissance de l’hydrogène : la maîtrise de la sécurité et la fiabilité de l’approvisionnement.

Pour que l’hydrogène devienne le vecteur privilégié de la décarbonation du transport lourd, il ne suffit pas d’avoir des véhicules performants ; il faut un écosystème robuste. Cette matinée a permis de lever le capot sur les défis d’ingénierie et de logistique qui conditionnent le déploiement à grande échelle de la mobilité H2.

 

La sécurité comme prérequis absolu

L’acceptabilité et la viabilité de l’hydrogène reposent avant tout sur une maîtrise parfaite des risques. Philippe Couty et le Prof. Christian Nellen de la HEIA-FR (Haute école d’ingénierie et d’architecture de Fribourg) ont ouvert la séance en apportant un éclairage scientifique sur la sécurité.

Leurs interventions ont détaillé les normes actuelles et les protocoles de gestion des risques liés aux hautes pressions et à l’inflammabilité. Ils ont démontré que la technologie est mature, pour autant que les infrastructures respectent des cahiers des charges rigoureux, validés par la recherche appliquée.

 

Le défi de la molécule : produire et distribuer

Une fois la sécurité assurée, l’enjeu devient logistique : comment amener la molécule jusqu’au véhicule ? Le binôme distribution-production a été au cœur des échanges avec Jérôme Wüthrich (AVIA Distribution) et Nicolas Crettenand (Hydrospider).

Ils ont exposé la réalité du déploiement des stations de ravitaillement en Suisse. Le message est clair : le maillage territorial progresse. L’articulation entre la production (Hydrospider) et le réseau de distribution (AVIA) crée un corridor énergétique qui permet aujourd’hui aux transporteurs d’envisager des trajets longue distance sans la crainte de la rupture d’approvisionnement.

 

Sur la route : camions et transports publics

Enfin, la théorie s’est confrontée à la pratique avec les retours d’expérience des utilisateurs finaux. Le focus a été mis sur les FCEV (Fuel Cell Electric Vehicles).

Laura Amaudruz-Andres des Transports publics fribourgeois (TPF) a partagé la vision d’un opérateur de transport public face à l’intégration de bus à hydrogène, soulignant les besoins spécifiques en termes de disponibilité et de maintenance. En parallèle, Alexandre Filoni (Hyliko) a présenté des solutions concrètes pour le transport de marchandises, illustrant comment les offres intégrées (véhicule + maintenance + énergie) permettent de lever les freins à l’adoption du camion à hydrogène pour les logisticiens.

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