Le 27 mai 2025, le Hub Mobilité a changé de perspective. Plutôt que de se focaliser uniquement sur les moyens de transport, la séance « Mobilité de proximité et territoire des courtes distances » a interrogé la structure même de la ville. Comment l’aménagement de nos quartiers peut-il réduire le besoin de déplacement motorisé ?
La mobilité ne se joue pas seulement sur la route ou le rail, mais d’abord au pied de l’immeuble. Cette session a exploré le lien indissociable entre la densité des services, la qualité de la voirie locale et le choix modal des usagers.
Le maillon décisif : le premier kilomètre
Tout voyage commence par un premier pas… ou un premier coup de pédale. Micael Da Costa, Directeur général de Cycloo Suisse, a ouvert la discussion en zoomant sur la voirie du premier kilomètre.
Il a démontré que la qualité des infrastructures cyclables et piétonnes au départ du domicile est déterminante. Si ce « premier kilomètre » est sécurisé et agréable, il déclenche l’adoption de modes doux pour l’ensemble du trajet ou pour rejoindre un hub de transport. L’infrastructure de proximité agit donc comme le « déclencheur » de la multimodalité.
La sociologie du déplacement : les vertus de la proximité
Mais pourquoi se déplace-t-on ? Sébastien Munafò, Directeur général du bureau de recherche 6t, a apporté un éclairage analytique sur le « territoire des courtes distances ».
En analysant l’impact de la proximité des équipements (écoles, commerces, services) sur nos comportements, il a souligné une corrélation forte : la densité de services réduit drastiquement le besoin de mobilité motorisée subie. M. Munafò a rappelé que la mobilité la plus durable est celle que l’on n’a pas besoin de faire en voiture. Revaloriser la proximité, c’est donc agir directement sur la décarbonation.
De la théorie à l’action : « Ville de Demain »
Pour ancrer ces concepts dans la réalité genevoise, Sabrina Cohen Dumani (Directrice et fondatrice de la Fondation Nomads) et Marie Cuvelier (Chargée de projets) ont présenté le projet “Ville de Demain”.
Cette initiative a été exposée comme une opportunité concrète pour repenser les surfaces urbaines à Genève. En transformant l’espace public — souvent accaparé par le stationnement ou la circulation — en lieux de vie et de services, le projet vise à créer ces fameux « quartiers des courtes distances ». Elles ont invité les acteurs présents à imaginer une ville où la qualité de vie devient le premier vecteur d’une mobilité apaisée.
