Quelles sont les approches méthodologiques des institutions d’autres pays pour mettre en lumière les tendances à long terme de la formation professionnelle et du développement des compétences? La Fondation Nomads s’est naturellement penchée sur la question.
En identifiant des spécialistes en Suisse, en France, en Belgique et au Canada pour créer un réseau nommé « Partenaires Prospective Emploi et Compétences » (PPEC), la Fondation Nomads a initié des échanges autour de différentes approches méthodologiques depuis 2020. Ainsi, des représentant-e-s de l’Observatoire Compétences Emploi de l’Université du Québec à Montréal, du Centre d’Études et de Recherches sur les Qualifications de Marseille, du Service wallon de l’Emploi et de la Formation professionnelle, de l’Université de Genève ainsi que de la HEFP se retrouvent quatre à six fois par an en visioconférence.
Du micro au macro
À travers le récit de projets spécifiques, les membres ont partagé leurs expériences et dressé un constat: l’identification des besoins futurs en compétences est une étape incontournable. Il s’agit de compétences essentielles au développement de l’innovation et de la compétitivité des économies locales, tout en garantissant aux individus une insertion socioprofessionnelle
durable. Bien que menées à l’échelle d’une région, d’un pays ou d’un territoire transfrontalier, ces réflexions sont mises en perspective avec des enjeux globaux, tels que la transition énergétique, la digitalisation ou les nouveaux modes de travail.
Des méthodes variées
Ces institutions traitent notamment des questions liées à l’employabilité, aux pénuries de main-d’œuvre, à la mobilité professionnelle intersectorielle, à la transférabilité et au développement de compétences. Elles se basent sur des données statistiques ou exploitent d’autres sources d’information, comme l’analyse comparative d’annonces d’emplois ou de politiques de gestion des compétences d’entreprises. Dans un autre registre, on peut citer les séminaires prospectifs dont le but est d’élaborer des scénarii de développement au sein d’une société pour déterminer les potentiels métiers en déclin, en évolution ou en émergence. Des cellules de veille technologique et autres ateliers sont organisés par secteur d’activité, à l’image des pratiques du Centre pour le développement des métiers de la HEFP.
Limiter le risque d’obsolescence des compétences
Pour les partenaires, il importe de faire preuve de suffisamment de capacité d’abstraction pour dresser une vision à long terme intégrant acteurs publics, privés, stratégiques, opérationnels, financiers et politiques. Ils s’accordent à dire que cette concertation entre les parties prenantes favorise la mise en place d’actions concrètes consécutives à leurs études.
Sabrina Streuli, responsable de projet,
Centre pour le développement des métiers, HEF