Lausanne, le 14 novembre 2023 – Le Réseau H2 a été officiellement inauguré sur le Campus EPFL, en présence des autorités cantonales genevoises et vaudoises, ainsi que de nombreux partenaires privés et publics.

Ce réseau d’acteurs, piloté par la Fondation Nomads, soutient le développement d’un écosystème d’innovation et le marché de l’hydrogène bas carbone pour la Suisse romande dans le cadre de la transition énergétique. Grâce au soutien de la Fondation Montagu, de l’État de Vaud et de l’État de Genève et des acteurs pionniers du domaine, le Réseau H2 réunit une série d’entreprises et d’institutions actives sur l’ensemble de la chaine de valeur de l’hydrogène. Différents projets concrets sont déjà en cours ou vont être lancés, allant de la production d’hydrogène à son usage, en passant par le stockage et la distribution. Le Réseau H2 a pour vocation de s’étendre progressivement à d’autres acteurs ainsi que d’autres cantons et régions voisines.

L’événement de lancement du Réseau H2 a été l’occasion de souligner le potentiel de l’hydrogène bas carbone pour répondre aux enjeux urgents de décarbonation, d’autonomie énergétique et de compétitivité industrielle. Engagée dans des objectifs ambitieux conformément à l’Accord de Paris, la Suisse doit drastiquement réduire ses émissions de CO2 d’ici 2030 et atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. À cette fin, l’hydrogène peut être un vecteur énergétique pertinent, notamment pour la décarbonation de l’industrie et des transports lourds. Par ailleurs, la production d’hydrogène bas carbone à base de traitement des déchets et le stockage de surplus d’énergie solaire estival sous forme d’hydrogène bas carbone pour un usage hivernal, pourrait également contribuer à l’autonomie énergétique et la compétitivité de notre économie locale.

« À travers le lancement du Réseau H2, nous voulons mobiliser et fédérer les forces actives de notre région autour de cet enjeu stratégique », a relevé Jean-Luc Favre, président de la Fondation Nomads. « Cette initiative est pionnière par son financement public-privé-philanthropique, et aussi par sa vision systémique qui réunit l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur – startups, PME et industries. Le Réseau H2 a l’ambition de s’élargir progressivement à d’autres initiatives régionales, suisses ou internationales du secteur, notamment les projets de l’Union européenne », ajoute-t-il.

Pour relever les défis de la transition énergétique, de nombreux pays se tournent en effet depuis plusieurs années vers l’hydrogène bas carbone, en investissant massivement dans son développement local. Un réseau européen de transport d’hydrogène devrait par ailleurs se concrétiser. Les cantons de Vaud et Genève – en soutien aux nombreux d’acteurs de la chaîne de valeur de l’hydrogène présents sur leur territoire et à leurs plans respectifs sur l’énergie et le climat – s’engagent dans la création d’un réseau d’innovation dédié, avec le soutien de la Fondation Montagu.

« Le Conseil d’État vaudois mène une politique énergétique ambitieuse qui s’appuie notamment sur le développement des énergies renouvelable locales. Dans ce contexte, l’hydrogène vert peut servir à mieux intégrer ces ressources renouvelables dans notre futur système énergétique, en particulier dans le transport ou l’industrie. L’émergence d’un écosystème d’innovation dans cette filière est une formidable opportunité pour nos entreprises, la création d’emplois et le développement de nouvelles compétences », a affirmé Isabelle Moret, conseillère d’État en charge du département de l’économie, de l’innovation, de l’emploi et du patrimoine du canton de Vaud.

Pour sa part, Antonio Hodgers, président du Conseil d’État genevois, se réjouit de cette initiative qui va mobiliser les forces vives du secteur pour donner naissance à des projets régionaux d’envergure : « Déterminé à accélérer ses engagements en matière climatique, le Conseil d’État genevois croit fermement au potentiel de l’hydrogène bas carbone comme filière énergétique d’avenir. C’est pourquoi nous soutenons la mise en place de ce réseau, qui va positionner la région lémanique comme un moteur dans ce domaine ».

Eric Demole, président de la Fondation Montagu, relève : « Nous sommes convaincus des bienfaits écologiques de l’hydrogène vert. Pour ce faire, il est essentiel que se mette en place en amont une infrastructure solide et efficiente. C’est dans cet optique que la Fondation Montagu a décidé de soutenir la Fondation Nomads qui a initié la mise en place d’un réseau hydrogène, en partenariat avec les secteurs publics, privés et philanthropiques ».

Le Réseau H2 s’est constitué dans la foulée de deux projets emblématiques nés sous l’impulsion de la Fondation Nomads : Generation of Hydrogen (GoH!), qui réunit SIG, Migros Genève, GreenGT, LARAG, et aboutira fin 2023 à la mise en service du premier camion de 40 tonnes à propulsion électrique et hydrogène conçu en Suisse ; ainsi que le projet Aurora, qui rassemble GreenGT, Realstone et Romande Energie, visant à la décarbonation des bâtiments. Le Réseau H2 s’inscrit également dans la continuité des Rencontres sur l’hydrogène, dont la 4ème édition s’est tenue le 13 octobre dernier.

La Fondation Nomads entend ainsi poursuivre son engagement en faveur d’un écosystème d’innovation vertueux pour l’hydrogène bas carbone et du développement des compétences pour préparer la main d’œuvre de demain. A ce titre, la fondation est à bout touchant d’une cartographie des compétences de techniciens et ingénieurs dont la chaîne de valeur de l’hydrogène aura besoin, en collaboration avec la Haute école en formation professionnelle (HEFP) et des associations professionnelles faîtières telles que l’UPSA, l’ASTAG et l’EIT.

Une première étape importante

Réunissant plus de 15 experts reconnus du domaine de l’hydrogène, la Fondation Nomads s’est attelée à analyser la situation actuelle du marché de l’hydrogène pour la Suisse et à comprendre les axes de développement possible à court, moyen et long terme. Ce travail de prospective décrit les possibilités de production et d’usage d’hydrogène bas carbone sur notre territoire dans le but d’éclairer et de débloquer les décisions d’investissements dans des projets concrets.

De nouveaux projets innovants dans la région

Dans l’immédiat, le Réseau H2 vise à stimuler des projets collaboratifs sur tous les maillons de la chaîne de valeur et contribuer à leur développement. À ce jour, cinq projets de production et d’usage d’hydrogène bas carbone sont d’ores et déjà initiés. L’un de ces projets consiste à produire de l’hydrogène bas carbone à partir d’électricité photovoltaïque afin d’alimenter des chantiers de construction ou des évènements avec des groupes électrogènes à hydrogène plutôt que des génératrices diesel comme c’est le cas aujourd’hui. Ce projet réuni l’entreprise genevoise CleanTech Construction Lab pour la mise en place d’une installation photovoltaïque dédiée et la start-up de l’EPFL REMA pour la production d’hydrogène grâce à un électrolyseur spécifique innovant.

Un autre projet a pour but de créer une station de recharge hydrogène pour camion et bus à la ZIMEYSA. Cette station sera alimentée par de l’hydrogène bas carbone produit sur place grâce à de l’énergie solaire et les surplus d’électricité de l’installation photovoltaïque d’une usine locale. Ce projet réunit de nombreux acteurs des deux cantons dont SoHHytec une start-up de l’EPFL et une entreprise active dans la mobilité et l’énergie pour la production d’hydrogène, Migros Genève et un acteur des transports publics pour les véhicules pilotes et un partenaire académique pour l’analyse des performances du système.

Importance future de l’hydrogène dans l’approvisionnement énergétique de la Suisse

Pour contrer les effets du réchauffement climatique, les énergies fossiles doivent être remplacées à terme par des alternatives renouvelables. Dans ce contexte, l’utilisation d’hydrogène «vert» – issu des énergies renouvelables –, est appelée à jouer un rôle décisif. De par la flexibilité qu’il offre en tant qu’agent énergétique, l’hydrogène «vert» permet le recours à des énergies renouvelables dans tous les domaines et favorise ainsi le couplage des secteurs, qui constitue une composante essentielle d’un secteur de l’énergie décarboné. En Suisse à l’avenir, ce sont principalement les branches difficiles à décarboner, telles que les transports longue distance, le trafic poids lourds, le trafic aérien ou maritime ainsi que l’industrie, qui recourront à l’hydrogène.

Source : OFEN

Partagez cet article